Au cours de mes tournées en province, je rencontre régulièrement des citoyens de tous âges et de toutes conditions sociales. Depuis l’ouverture du Grand débat, les gens sont devenus plus bavards et arrivent même à se confier sur leur vie, sur leur famille, sur leurs conditions de travail, sans doute mis en confiance par un climat social plus propice au dialogue, aux échanges et à la confession.
Voici quelques jours, j’ai conversé avec un ancien chef d’entreprise, aujourd’hui sans emploi et proche de la retraite. Jusqu’en 2016, il dirigeait une société de construction de maisons individuelles, mais il a du cesser toute activité et procéder à la liquidation de son établissement. En fait, le carnet de commandes était presque vide suite à une forte chute de l’immobilier neuf, un secteur du bâtiment qui n’est plus guère soutenu par les pouvoirs publics.
J’ai passé une journée entière avec cet homme qui, au fil des heures, s’est livré à un véritable mea culpa, comme si le fait de reconnaître certaines erreurs de sa vie citoyenne, soulageait quelque part sa conscience.
Voici un donc une partie de cette curieuse confession qui, du reste, m’a fortement impressionné.
« Je suis issu d’une famille française traditionnelle qui se réclamait longtemps d’une moyenne bourgeoisie dans les années 30. De confession chrétienne, mes parents et mes grands-parents se présentaient comme des bien-pensants, croyant détenir les règles morales que revendiquent les notables respectables et vertueux.